A propos Pierre Malherbe

Cadre dirigeant dans la fonction publique, âgé d'une cinquantaine d'années. Marié, je vis à Paris. Epris de cinéma, et ayant moi-même tourné des films amateurs quand j'étais jeune, je me suis progressivement tourné vers la littérature au point d’en devenir passionné. Mes auteurs préférés sont Cervantès, Dostoïevski, Céline, Faulkner, Gracq et plus, récemment, Michon, mais aussi Kundera et Bolano. J'ai également une admiration pour Philip Roth, Laura Kasischke et Pascale Roze.

Ici, peut-être

                             Ici, peut-être.

 

« Je suppose que vous êtes là pour vous isoler et vous chercher, vous aussi ? Ou pour composer de la poésie ? A croire que les carnages et les atrocités n’existent plus, que le monde est devenu sensé, que la souffrance a disparu et que le temps d’écrire des poèmes est venu ».

                                                                                                              Amos Oz, Judas.

 

Assis, […]

Une ombre à portée

« Il est tout autant criminel, selon les principes de la nature et ceux de la vérité, de vouloir s’élever au-dessus de soi que de se tenir au-dessous de soi ».

Haruki Murakami, 1Q84, livre 2.

 

           

 

La commissaire Marina Phlox savait que les débuts et les fins n’existent pas.

Qu’il n’y a pas de commencements véritables, mais des fragments […]

Avec ou sans toi

AVEC OU SANS TOI

 

« On ne peut pas sauter dans son propre futur, uniquement dans celui de quelqu’un d ‘autre ».

Richard Powers, Le temps où nous chantions.

 

C’était un soir sans réels excès ni tempéraments bien nets, on se faisait une raison pour la suite, une nuit de réveillon en somme. J’étais là et j’étais bien avec […]

Avenue du Maréchal

AVENUE DU MARECHAL

                        

                        

   

                                   (Note à l’attention du lecteur : les personnages sont bien évidemment imaginaires, mais les lieux, comme souvent, sont bien réels).

 

         Les jambes de leurs corps étaient comme deux paires de pagaies échouées sur une plage à l’issue d’un cabotage incertain. Sans houle excessive, mais sans horizon bien net […]

Pour un déjeuner sur mon île

 

Pour un déjeuner sur mon île

 

Par l’une des fenêtres du salon je regardai le vieil Observatoire de Paris, imposant et assoupi dans la pénombre. Je me trouvais rue Cassini, à une soirée. Maurice était engoncé dans son fauteuil et semblait préoccupé : « Le plus dur à la retraite, c’est l’absence de coup de fils. Il faut […]

Le pli de l’écorce

               

 

En cette première partie du siècle, Antoine Combert vivait à Paris au dernier étage d’un bel immeuble. Son appartement comportait de nombreuses boiseries, des miroirs en enfilades et des caméras, de vidéo-surveillance, ou pas.

Ses doigts passaient régulièrement sur les vitres et les glaces pour réveiller les souvenirs, caresser ses envies et observer leurs ombres. […]

Le vent à travers lui

                                                                                          

Martin

Je suis le meilleur sommelier du monde.

Enfin le deuxième.

Le premier est italien. Un monstre de foire. Sa mémoire et son brio ne rencontrent aucune résistance. Le troisième est français, sympathique, doué, un peu laborieux.

Moi, le deuxième, je suis allemand. C’est la surprise, la magie du métier, l’énigme du milieu. Un véritable « prodige »…En fait, j’ai […]

Pour préparer le chemin

Il vit tout de suite qu’elle ne portait pas de soutien-gorge. Elle, joua avec une mèche de cheveux en le dévisageant. Sa cuisse était à découvert. Gabriel Uhne resta immobile, assis. Elle le fixait. Le métro repartit, et Gabriel se mit à regarder à travers la vitre. Il était prêtre et, de surcroit, connaissait […]

Un oeil sur le gâteau

 

L’enfant regarda l’étal de pâtisseries sans savoir s’il pouvait s’en approcher. Cela se faisait-il ? Il jeta un coup d’œil à son oncle : celui-ci avait la tête plongée dans un journal et le reste du corps arrimé à un banc au plus profond du parc.

Tous les deux, Paul, et son neveu Hector, étaient partis après […]

Trois petits tours

Le 30 avril 1914, vers 18h30, Paul Deseyne, attablé au milieu d’une grande terrasse parisienne, sourit faiblement lorsqu’il apprit qu’en russe la même expression signifiait à la fois planter des fleurs et mettre en prison. Il replia son journal après avoir fini son apéritif anisé, et se dit que malgré l’étrangeté du monde, la […]