Le fil d’Ariane : des textes en ligne, de Pierre Malherbe

L’auteur : Cadre dirigeant dans la fonction publique, âgé de cinquante-cinq ans. Marié, je vis à Paris. Epris de cinéma, et ayant moi-même tourné des films amateurs quand j’étais jeune, je me suis progressivement tourné vers la littérature au point d’en devenir passionné. Mes auteurs préférés sont Tolstoï, Dostoïevski, Joyce, Céline et, plus récemment, Pierre Michon, Milan Kundera, Philip Roth et Michel Houellebecq. J’ai également une admiration pour les romans de Michael Cunningham, de Thomas B. Reverdy, de Nicole Krauss, Laura Kasischke et Pascale Roze.

L’idée : Ces courts textes relèvent du genre de la Nouvelle, genre peu usité en France. Etant moi-même inconnu, mes écrits sont comme  « des textes en serre », prêts à se laisser découvrir, mais pour le moment peu exposés aux regards. Ils appellent un retour, ils demandent à ce que l’on les retrouve régulièrement.

De brèves histoires…d’un moment ou de presque toute une vie, elles sont le concentré de situations bancales. Dans mes récits, il ne suffirait pas de grand-chose pour que les personnages rencontrent le bonheur ou le repos, comme ils peuvent également frôler de peu le drame ou le dérèglement intime. Une faille peut devenir le pilier d’un raisonnement ou d’une attitude profonde… Pas de fantastique ni de réalisme forcené, mais un regard comme un balancement entre promenade et rêve éveillé

 

Vers les nouvelles

Voici quelques extraits de mes écrits.

Cliquez sur le bouton pour accéder à l'ensemble de mes nouvelles

Vers les nouvelles

« Il l’avait tellement désirée que lorsqu’il la posséda, il attendit la déception, qui ne vint pas.

Pourtant, elle était si belle, si envoûtante. Cette maison. Cette maison ! Celle qu’il désirait depuis si longtemps. A flanc de colline on aurait pu dire. Il l’avait vue et regardée combien de fois ? Il passait, là, en bas, alors étudiant, attendant sa semaine de cours à venir et totalement envoûté par cette demeure, en haut du talus.

Il y a longtemps, du train des études passées, le train du dimanche soir courrait le long de cette corniche. Et, jeune, une fois, il fixa cette maison une fois pour toutes, pour qu’elle devînt enfin la demeure de ses rêves. Elle était si belle. »

 

« La première fois que je vis  Léa, c’était au Louvre, un jour de juin, alors que je me sentais comme d’habitude. Je regardais un tableau lorsqu’elle me demanda si je pouvais me pousser un peu, sans préciser de quel côté. Et cela a toujours été comme cela avec elle, je n’ai jamais su dans quel sens il fallait m’orienter. Un peu plus tard au cours du même après-midi, nous nous croisâmes dans le grand escalier menant à la victoire de Samothrace. En riant, elle me dit qu’elle ne savait pas si j’étais dans le sens de la montée ou de la descente. L’histoire débuta ainsi. »

 

« Tous prirent place un peu trop rapidement. Les pieds des chaises frottèrent le parquet, un violoncelle heurta une chaussure, un hautbois fouetta l’air avant d’hésiter, le petit tabouret devant le piano faillit riper. Le grand hall avait été aménagé. La lumière s’éteignit. On ne voyait plus les visages, on pouvait sentir le cirage, l’encaustique et l’amidon. Le Docteur Moune était satisfait, sa séance musicale thérapeutique pouvait commencer. »